Randonnée à Zerkten

(zour ou kten) qui veut dire : visite et établis-toi

Tribu Imtsen

Le groupe était constitué de quelques 22 personnes de 7 à 77 ans.

Au départ, j’ai pensé que je n’aurais rien à dire pour une randonnée d’un WE. Mais à l’attention de Noureddine qui devait être parmi nous, je décide de le faire.

Sommes arrivées vendredi vers 23 h 30 et pourtant on nous attendait avec 2 succulents tajines de viande aux petits pois.

Nous étions logés à Dar Taliba, construite par l’entraide nationale. Pour dormir, les couples s’en tirent mieux que les électrons libres. Notre dortoir contenait 20 lits superposés (dont la quasi-totalité sont collés), soit une capacité de 40 places. Heureusement nous y étions une dizaine seulement.

Samedi : lever à 6 h

Petit déjeuner à 7 h : bouillie d’illan, mlaoui, matloue, œufs et beurre beldi, miel, huile d’olive, thé, café aux herbes et lait.

Départ à 8 h 15 malheureusement sans Mina qui souffre de ses genoux, Allah yjaâlou hass khfif

Abdelilah, le parfait organisateur, avait concocté 2 itinéraires

L’un facile, l’autre moyen à difficile, mais comme il le précise, juste pour mieux vendre son produit. Ceci étant ceux qui ont emprunté ce 2ème parcours étaient très contents.

Nous sommes tous partis à travers les champs et avons fini par longer oued Ghdad

A un moment donné, le groupe s’est scindé en deux.  Avant de nous séparer tout le monde a gouté à mes traditionnelles figues à l’origan

Les forts sont partis avec Abdelilah.

Nous les adeptes de la randonnée plaisir, ainsi que Imad et son épouse qui devaient rentrer à Casa, sommes retournés au village par un autre chemin pour découvrir autre chose.

Nous avons rejoint Mina qui était en train de lire au soleil pour nous détendre, prendre une douche ou faire une sieste.

Vers 16 h 30, nous avons eu droit à un superbe goûter : pain traditionnel, œufs et beurre beldi, huile, miel, zamita d’orge et thé.

Après nous sommes parties Hanane et moi à la découverte du village. Nous avons eu la chance de tomber sur un enseignant de Mathématiques qui nous a fait visiter toutes les bâtisses et donné toutes sortes d’informations.

Il y a des pensionnaires et des demi pensionnaires. Les pensionnaires rentrent chez eux une fois tous les 15 jours seulement à cause du prix du transport. Il y a même des élèves de 5ème et 6ème année du primaire qui sont pensionnaires, car c’est à cet âge qu’il y a des abandons.

La semaine dernière, bien qu’en vacances, les pensionnaires sont restés sur place pour des cours de soutien qui sont donnés par des enseignants du douar et d’autres de l’extérieur.

Les bâtiments, entièrement financés par des mécènes, sont très beaux mais les enfants n’ont pas de quoi s’occuper en dehors de la classe : pas de coin bibliothèque en l’occurrence. Rien qui puisse stimuler des enfants en pleine croissance.

Le problème aussi c’est que l’association s’est occupée d’assurer le logement et la nourriture aux élèves mais le Ministère de l’Education nationale ne suit pas en assurant les classes et les enseignants.

Il y a un collège et l’association souhaite qu’il y ait le lycée, de manière à ce que les enfants ne quittent le douar que pour aller poursuivre leurs études supérieures à Marrakech. Actuellement le lycée se trouve à Touama.

Dans le village, il y a un cimetière juif avec une belle clôture.

Pour que vous ne perdiez rien du WE, nous avons décidé Mohamed et moi de rédiger conjointement ce récit. Je passe donc le relai à Mohamed du groupe des courageux.

Nous avons pris la rive gauche de « Oued Ghdad ». Ce premier passage est très difficile. La largeur du sentier est assez réduite, à notre droite le lit de l’oued, le terrain est glissant et les pierres sont instables. Heureusement les guides étaient là pour nous avertir des risques et nous aider.

Le guide nous a montré une partie de l’oued dite « le lac de la nuit » tellement que les rayons de soleil n’y arrivent pas à cause de la profondeur de l’oued et la hauteur des montagnes qui l’entourent.

Après ce passage difficile nous sommes descendus au lit de l’oued Ghdad le temps d’une petite pause et d’une photo du groupe.

Nous avons marché dans l’eau, après nous avons pris l’ascension vers Aghbalou pour visiter la Kasbah de Caid Glaoui.

Sur l’oued, il y a des traces de pierres de sel. Un des habitants d’Aghbalou nous a expliqué que le goût salé de l’huile d’olive vient du fait que l’eau d’irrigation est salée.

Avant l’arrivée au douar Aghbalou. Les terrains plats sont tellement rares que les cultures se font en terrasse. La culture de l’ail est très répandue, on y trouve quelques orchidées.

Nous avons découvert une technique pour enlever les rochers et aplatir la piste pour le passage des voitures. Ils allument le feu sur le rocher et quand il est très chaud, ils mettent de l’eau froide pour l’éclater…

A l’arrivée de la Kasbah de Caid Glaoui une réserve d’eau sous forme de piscine.  La kasbah est en ruine mais les traces de son architecture et de sa décoration sont encore visibles. Un des habitants nous a expliqué que tout a été spolié (portes, fenêtre, même les carreaux…). Seule la décoration en plâtre est encore visible.

Nous avons profité un moment de la superbe vue de la terrasse de la kasbah donnant sur l’oued et les montagnes d’en face.

A 13 h nous nous sommes arrêtés chez un des habitants du village qui nous a réservé un merveilleux accueil avec des dattes, du thé, du batbout, du miel, du beurre et de l’huile d’olive. Et enfin une surprise « sikouk » du couscous au petit lait.

Après cette collation (gourmande) nous sommes descendus vers l’oued pour traverser un pont qui risque de s’écrouler d’un moment à l’autre. Un des habitants nous a expliqué que c’est très difficile de transporter des malades et les femmes enceintes l’hiver.

Après le passage du pont, une ascension de 700 mètres de dénivelé. Le premier passage est très difficile de presque 70 mètres avec une pente de première catégorie.

A la fin de l’ascension nous avons eu droit à une vue panoramique sur la route de Ouarzazate.

Ensuite, le groupe s’est scindé en trois sous-groupes. Le premier a continué à pieds jusqu’à Imsten en empruntant la route de Ouarzazate, traversant l’oued Ghdad en passant par le village d’en face. Ils sont arrivés vers 17 h 15.  Le deuxième groupe a pris le transport public pour se rendre à Dar Taliba. Le troisième groupe quant à lui a préféré faire un troisième circuit en descendant encore à l’oued et en remontant jusqu’à Imsten. Il était obligé d’escalader pour remonter certains rochers, ce n’était pas facile.  Heureusement un habitant a eu la gentillesse de les accompagner pour leur montrer le chemin. Ils sont arrivés vers 19 h.

Pour le dîner, nous avons eu droit à un délicieux couscous fait par Minaavec de la semoule maison et du poulet beldi. Après la soirée était animée par un groupe local d’Ahouach.

Dimanche, j’étais réveillée depuis 4 h. A 6 h, Comme j’ai vu de la lumière à la cuisine, je me suis dirigée vers le réfectoire pour rédiger le récit et lire. J’ai eu le privilège d’avoir mon café au lait.

Après le petit déjeuner toujours aussi copieux, les ARSiens ont pu acheter des produits locaux et des plantes médicinales et aromatiques.

Remarques

Ce qui est à déplorer dans le village, ce sont les ordures. Jamais je n’ai vu autant de couches de bébés, c’est pourtant quelque chose qui doit brûler facilement.

C’est d’autant plus regrettable que l’environnement est très beau et les habitants du douar fort sympathiques.

Merci à Abdelilah de nous avoir fait découvrir cette région et ses habitants.

Je termine quand même sur une note positive

Ça fait vraiment plaisir de voir de jeunes couples qui entendent initier leurs enfants en l’occurrence Meriem (6 ans) qui a été très performante et Adam (4 ans) à la randonnée.

ainsi qu’une maman avec sa fille adolescente (Hajar) qui a réussi pour sa première randonnée, à faire le circuit difficile.

BY Cherifa Alaoui & Mohamed El Ouardi